Le Brésil a intenté deux poursuites distinctes d'une valeur de 3 milliards de réals brésiliens (environ 18 milliards de TL) contre les sociétés technologiques géantes Meta et TikTok, au motif que les enfants utilisateurs ne sont pas protégés sur les plateformes de médias sociaux. Les poursuites intentées par l'Institut de défense collective, l'organisation respectée de défense des droits des consommateurs du pays, sont à l'ordre du jour, affirmant que ces plateformes ne peuvent pas protéger les enfants utilisateurs des contenus qui conduisent à la dépendance et que les algorithmes menacent la santé mentale des enfants. Même si la plateforme chinoise de courtes vidéos Kwai est également impliquée dans l'affaire, les entreprises sont priées de prendre des mesures concrètes pour protéger la santé mentale des enfants.
Dans les accusations, il est indiqué que la protection des données personnelles des enfants et des jeunes utilisateurs et leur protection contre les effets négatifs des algorithmes constituent un problème prioritaire. Meta et les autres sociétés de médias sociaux sont priées de fournir des avertissements clairs sur les risques liés aux contenus addictifs et d'augmenter les contrôles de contenu, en particulier pour la tranche d'âge des jeunes. Ces cas s’inscrivent dans le cadre de la pression mondiale à laquelle les plateformes ont été confrontées ces dernières années pour ne pas avoir assumé leurs responsabilités en matière de sécurité des enfants.
Le Brésil fait partie des pays qui prennent des mesures strictes concernant la réglementation des médias sociaux et la confidentialité des données. Selon l'Institut de Défense Collective, l'insuffisance des lois du pays, notamment en ce qui concerne le traitement des données des jeunes utilisateurs et la vie privée des utilisateurs, entraîne des effets négatifs sur les utilisateurs des géants des médias sociaux. Lillian Salgado, l'une des avocates impliquées dans l'affaire, a déclaré que de telles réglementations existent déjà dans les pays développés et que le Brésil devrait agir de la même manière, et a souligné que les algorithmes des médias sociaux devraient être rendus plus sûrs pour les utilisateurs de moins de 18 ans. Ces poursuites constituent la dernière étape dans laquelle le Brésil exige que les géants des médias sociaux réduisent les effets néfastes sur la santé mentale des enfants.
En outre, des études examinant les effets de la dépendance aux médias sociaux sur les jeunes révèlent que ces plateformes peuvent déclencher des problèmes tels qu’une anxiété généralisée, une dépression et une faible perception de soi chez les jeunes utilisateurs. Les habitudes des enfants, en particulier ceux âgés de 13 ans et plus, d'être constamment en ligne et de passer du temps sur les réseaux sociaux avec des interactions telles que les « j'aime », mettent en évidence la nécessité de réorganiser les algorithmes qui gèrent ces plateformes. Le Brésil a tendance à introduire des réglementations juridiques plus complètes sur cette question, avec des sanctions contre les plateformes de médias sociaux.
Ces poursuites s'inscrivent dans la continuité des critiques mondiales croissantes à l'encontre de géants comme Meta et TikTok concernant le manque de sécurité des enfants. En 2023, une action en justice a été intentée contre Meta dans l’État américain du Nouveau-Mexique au motif qu’elle ne protégeait pas les enfants contre les contenus sexuels. Les allégations montrent que les recommandations de contenu des plateformes destinées aux enfants manquent de mesures de sécurité. De plus, dans les évaluations internes de Meta en 2021, il a été indiqué que les enfants utilisateurs étaient confrontés à des cas de harcèlement quotidiens, mais les changements d'algorithme proposés à cet égard ont été rejetés par les administrateurs.
Suite à ces critiques, Meta a lancé l'application « comptes jeunes », qui propose des paramètres de confidentialité plus stricts pour les utilisateurs de moins de 16 ans dans certains pays. Bien que ces comptes contiennent des fonctionnalités qui nécessitent l'approbation parentale, ils incluent également certaines mesures visant à limiter l'interaction des jeunes utilisateurs avec le contenu. Cependant, ce nouveau type de compte et ces fonctionnalités de sécurité ne sont pas encore entrés en vigueur au Brésil. Meta a annoncé que ces fonctionnalités seront bientôt disponibles au Brésil.
Dans les déclarations faites par les représentants de l'entreprise, il est indiqué que le travail est effectué depuis plus de dix ans et que plus de 50 outils et fonctionnalités ont été développés pour garantir que les enfants vivent des expériences sûres et adaptées à leur âge. Bien que cette déclaration indique que l'entreprise a pris des mesures pour combler les lacunes au centre des critiques, les cas du Brésil fournissent un exemple important de la façon dont ces efforts ne suffisent pas.
Le Brésil a déjà affronté X
D’un autre côté, le Brésil a déjà affronté les géants des médias sociaux lors de divers événements. Par exemple, X (anciennement Twitter), propriété d'Elon Musk, a été condamné à une amende de près de 4,9 millions de dollars pour avoir refusé de supprimer des profils dont le gouvernement avait demandé la suppression pour diffusion de désinformation électorale. Tous ces développements montrent que le Brésil continuera de faire pression pour des mesures plus strictes concernant la réglementation des médias sociaux et la protection des enfants.